Les différentes formes de travail musculaire


Lors de l'entraînement de force, on fait appel à nos muscles pour lutter contre une force extérieure. Celle-ci peut prendre différentes formes :


Dans le cas le plus simple (mouvement autour d'une seule articulation), l'effet de cette force externe est fonction de l'importance de son intensité par rapport à la force interne que peut produire les muscles eux-mêmes. Trois cas sont alors envisageables :

Un exemple pour illustrer ces notions. On se pose la question suivante : quelle force doit développer le biceps (principal muscle de la flexion de l'avant-bras sur le bras) pour maintenir l'avant-bras à l'horizontal (coude à 90°) avec une boule de 12 kg (environ 120 N) dans la main ?

Figure 1 : Représentation schématique de la position de maintien du coude à 90° avec une boule de 12 kg dans la main

Pour y répondre, il faut se rappeler que la quasi-totalité de nos muscles entraînent, lorsqu'ils se contractent, des rotations segmentaires autour des articulations. Par conséquent, on doit utiliser une analyse dite des conditions d'équilibre s'appuyant sur des principes mécaniques de la dynamique, le calcul des moments de force (longueur du bras de levier de la force musculaire x intensité de la force musculaire) qui donnent une idée de l'effet de rotation (donc de mouvement) induit par les forces qui s'exercent autour d'une articulation donnée, les valeurs contenues dans les tables anthropométriques (longueur, masse, position du centre de gravité des segments composants le membre supérieur).

Le résultat de l'analyse est que le biceps doit développer une force 7,7 fois plus grande que le poids de la charge placée dans la main pour maintenir la position, et lutter en même temps contre la force de pesanteur qui s'exerce sur l'avant-bras, la main et la boule. Cette force est de 924 N (environ 92,4 kg de traction).
Si le biceps ne peut développer au maximum qu'une force 1000 N, un simple produit croisé nous donne la charge maximale que le sujet peut maintenir en position horizontale avec ce muscle : (12*1000)/924 = 12,98 kg.

Par conséquent, tant que la personne soulève des charge inférieure à 12,98 kg, elle pourra faire un travail dynamique concentrique. Avec une charge 12,98 kg, elle sera dans l'incapacité de fléchir son coude et ne pourra que maintenir la position (travail statique). Et pour toute charge supérieure à 12.98 kg, la force de son biceps ne pourra suffire à lutter contre cette force externe : elle ne pourra que freiner la charge trop lourde pour elle malgré une contraction maximale du biceps. Elle sera alors dans des conditions de travail dynamique excentrique.

Ca, c'est que l'on décrit en physiologie et en biomécanique musculaire. Maintenant, dans l'entraînement, la situation est un peu plus complexe. Alors, pour essayer de rendre compte de la majorité des exercices rencontrés dans une séance de renforcement musculaire, les entraîneurs ont inventé des termes permettant de définir ce qu'ils visent avec tel ou tel exercice ; ainsi :

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