ÉVALUATION DU SPORTIF
L'évaluation
repose sur des principes et des concepts qu'il est important de connaître pour
comprendre l'intérêt de ce processus tant pour l'entraîneur que pour le sportif.
Voici quelques définitions qui vont permettre d'avoir une idée
relativement précise des termes utilisés dans les pages consacrées
à ce thème.
- Critère
de référence : niveau d'un paramètre, mesuré
lors d'un test, à partir duquel un programme d'entraînement est
construit ou à partir duquel se fait l'évaluation dudit programme
; par exemple, utiliser la 1RM obtenue lors d'un test direct
ou indirect.
- Évaluation
: processus de prise de décision dynamique qui permet de porter un
jugement de valeur sur une qualité qui a été mesurée.
- Mesure
: action de quantifier un paramètre donné en l'exprimant dans
une unité standard.
- Norme
de référence : niveau donné par rapport à
un sous-groupe clairement défini comme, par exemple, les femmes d'un
âge inférieur à 40 ans ou les volleyeurs évoluant
au niveau national qui possèdent un pourcentage de graisse de 12% ou
faire entre 17 et 21 pompes correspondant à la moyenne des hommes âgés
entre 30 à 39 ans.
- Protocole
: suite d'instruction que le responsable du test doit suivre scrupuleusement
pour que celui-ci soit valide.
- Test
: exercice, outil ou instrument standardisé que l'on utilise pour faire
une mesure particulière. On nomme "test rectangulaire"
un test où la personne réalise un exercice de façon
continue à la même intensité une ou plusieurs fois pendant
un temps ou une distance déterminée. Un "test triangulaire"
est un test où le sujet va réaliser un exercice par paliers
d'intensité progressive et maximale dont le dernier palier complété
servira de résultat à l'évaluation.
Les
différents types d'évaluation
-
Évaluation formative : jugement établi durant un programme
d'entraînement ou une série de consignes ; elle se caractérise
par les observations ou les consignes que l'on donne aux sportifs durant les
séances.
-
Évaluation sommative : jugement final établi près
ou la fin de d'une série de consignes ou d'un programme d'entraînement
; elle correspond à l'épreuve finale que l'on va utiliser pour
contrôler l'effet d'un programme d'entraînement par exemple.
La
différence entre les évaluations formative et sommative devraient
être vu comme une différence dans le moment de la prise de données
; cependant, c'est l'utilisation actuelle des données collectées
qui distingue l'évaluation formative de l'évaluation sommative.
Un programme de contrôle de poids corporel est un exemple très
simple permettant de comprendre chacune de ces deux évaluations. Supposons
que vous ayez mesuré le poids et le pourcentage de graisse d'une personne.
Votre évaluation formative indique qu'elle a un pourcentage de 30% et
qu'elle a besoin de perdre 5 kilos pour atteindre 25% de graisse corporelle.
Vous élaborez un programme associant régime et exercices pour
produire une perte de poids de 0.5 kilos par semaine durant 10 semaines. Chaque
semaine vous pesez la personne et mesuré son pourcentage de graisse et
vous lui donnez un feed-back sur les évaluations formatives que vous
avez mené. La personne connaît le taux d'augmentation ou de diminution
à chaque fin de semaine. A la fin du programme de 10 semaines, vous mesurez
le poids et le pourcentage de grasse et réalisé une simple évaluation
sommative. La question qui se pose alors est la suivante : les objectifs de
perte de poids et de pourcentage de graisse ont-ils été atteints
à la fin du programme ?
- Évaluation
initiale ou diagnostique : ce sont des évaluations menées
la première fois que l'on prend en charge une personne. Elles permettent
de faire en quelque sorte un "état des lieux". Elles
permettent d'établir un bilan de compétences afin de
déterminer quels sont les points forts et les points faibles de la
personne en question. De là, découlera un programme individualisé
d'activités qui devront cibler au mieux les objectifs fixés
à partir des résultats de l'évaluation.
-
Évaluation performative : elle correspond au résultat
d'une épreuve sportive que l'on mesurera à la fin d'un programme
d'entraînement établi à partir d'une évaluation
préalable.
Caractéristiques
propres aux tests d'évaluation (exemple des tests relatifs à la
filière aérobie)
Pour
pouvoir être utilisé dans de bonnes conditions, un test doit répondre
à certaines aux exigences, sans quoi, il ne pourra permettre d'atteindre
l'objectif fixé par le processus d'évaluation lui-même.
Les critères généralement retenus sont les suivants :
-
pertinence : c'est ce qui va orienter notre choix vers l'épreuve
correspondant le mieux aux objectifs que l'on s'est fixé.
Par exemple, si l'on veut faire un diagnostic de l'aptitude d'une personne
à la pratique d'un exercice de type aérobie, un simple indice
suffit. On pourra utiliser un test rectangulaire (Chanon et Stephan, 1985
sur une distance de 1500, 2000 ou 3000 m) ou un test triangulaire (Léger-Boucher,
1982 ; Léger et coll., 1985 ; Brue, 1985).
Par contre, s'il s'agit de fixer des objectifs compétitifs ou de planifier
un entraînement de façon individuelle, seuls les tests triangulaires
convient car il permet de mettre en relation deux ou plusieurs paramètres
caractéristiques de la performance ciblée (temps+distance+lactatémie
par exemple). Ces tests donnent accès généralement à
la vitesse maximale que l'on peut atteindre avec le système aérobie
(VAM, VMA, vVO2max selon les auteurs). On peut citer comme exemple le test
progressif de course sur piste de Léger-Boucher (1980), celui de course
derrière cycliste (Brue, 1985), le VAM-Eval (Cazorla-Léger,
non publié) si l'on souhaite obtenir des temps de passage, le CAT-test
(Chanon et Stephan, 1985), la variante du test de Brue (Brue et Montmayeur,
1988), le TUBII (Cazorla, non publié) si l'on désire utiliser conjointement
les temps de passage et les plages de temps des métabolismes intermédiaires.
-
accessibilité : c'est la facilité avec laquelle un test
va pouvoir être mis en place, mais aussi le faible coût qu'il
représente au niveau financier. Elle met en relation à la fois
les conditions de réalisation (équipement, environnement, etc.),
le nombre et la qualification des responsables du test, la clarté des
consignes et la mise en uvre du protocole, la durée de passation
du test.
-
validité : un test est valide lorsqu'il mesure effectivement
ce qu'il est censé mesurer. Par définition, un test progressif
et maximal donnera une valeur valide pour établir une prédiction
de la performance que peut réaliser un sujet dans un épreuve
de type aérobie. Par contre, les résultats des tests sous-maximaux,
qu'ils soient rectangulaire ou triangulaire, ne seront que des indices de
la capacité aérobie du sujet, c'est-à-dire la capacité
à soutenir une activité musculaire intensité et de longue
durée (ou encore le maximum de pourcentage du VO2max ou de la VMA que
le sujet peut maintenir le plus longtemps possible).
-
fidélité : ce critère
caractérise le fait que le résultat à un test sera relativement
stable quel que soit le lieu, le jour ou la personne qui fait passer le test
; la fidélité est mesurée à partir de tests de
corrélation, faciles à mettre en place avec les tableurs présents
sur le marché. Plus le test donne une valeur proche de 1 et plus la
corrélation est élevée entre le test et le re-test, et
plus les valeurs obtenues sont proches l'une de l'autre. On tolère
généralement un écart maximum de 1 à 5% entre
trois mesures différentes chez un même individu et entre les
mesures faites par des évaluateurs différents. Par ailleurs,
plus la standardisation du test est rigoureuse et enregistrée sur un
support stable, plus le test aura des chances de produire des résultats
fidèles d'une session d'évaluation à une autre.
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