Nous n'aborderons dans cette rubrique que les lésions cutanées
les plus courantes. Ainsi, nous parlerons principalement des lésions
dues à une coupure, un choc léger, un frottement. Celles apparues
lors d'un choc violent ayant entraîné une fracture ouverte ne
seront pas traitées ici.
On distinguera donc :
Selon l'origine de la lésion, il pourra se produire différents
types de cicatrisation en fonction de la qualité de régénération
tissulaire qui aura lieu : soit elle est parfaite et dans ce cas la (quasi)
totalité du tissu endommagé et son architecture normale sont
recouvrés, soit la régénération est imparfaite
et l'on vera apparaître une cicatrice qui est le signe d'un remplacement
imparfait du tissu lésé avec une part plus ou moins importante
de tissu fibreux n'ayant pas les mêmes caractéristiques mécaniques,
esthétiques.
Faisons ici un bref rappel de ce qu'est la cicatrisation. C'est un processus toujours associé à une réaction inflammatoire qui se déroule en deux grandes phases :
La phase de nettoyage est assurée par une armada spécialisée dans la protection de notre organisme (lymphocytes, macrophages, etc.). Elle est associée à un processus d'expulsion des corps étrangers et des cellules lésées ou mortes (exsudation). En même temps, un réseau vasculaire se développe afin de faciliter cette élimination qui se traduit par un inflammation
Cette phase comporte la formation d'un tissu indifférencié (bourgeon charnu) dont le rôle est de remplir la zone où le tissu a été perdu. Il contient :
Ce bourgeon qui contient peu de collagène au départ va progressivement être envahi par cette fibre élastique en perdant des capillaires. En se rétractant, le tissu devient progressivement plus dense et la cicatrice apparaît. Pendant un temps, elle peut se remodeler grâce aux tensions qui s'exercent sur elle et s'adapater ainsi aux contraintes mécaniques locales.
Dans le cas d'une intervention chirurgicale, la suture permet de rapprocher au mieux les pans de la plaie et de faire en sorte que le tissu puisse se reconstituer dans les meilleures conditions puisqu'il n'y a qu'un petit nombre de cellules de kératinocytes et de cellules conjonctives. Cela limite d'autant la quantité de tissu à reformer. L'hémorragie permet de combler rapidement l'espace laissé libre et le caillot de sang offrira un bon support de cicatrisation car il est constitué de fibrine et de cellules sanguines qui formeront une croûte assurant le recouvrement de la plaie et par là même son isolation du milieu extérieur.
Par contre, si la plaie n'est pas suturée ou refermée correctement alors il y aura beaucoup plus de nouveau tissu formé du fait de la distance qui sépare les berges de la plaie. C'est cette abondance de tissu sous forme de bourgeon charnu qui est à l'origine de l'apparition d'une cicatrice inesthétique car la rétraction tissulaire sera plus importante et la croûte se détachera plus rapidement.
L’ampoule est le résultat de pressions et de frictions de la
peau qui voit l’épiderme et le derme s’échauffer
puis se séparer, libérant un exsudat qui provoque un soulèvement
de la peau et forme une vésicule appelée cloque ou phlyctène.
L’attitude à adopter varie alors en fonction du stade de la lésion
: rougeur, vésicule intacte ou percée.
Si elles sont de petite taille et qu'elles ne constituent pas une gêne
pour la pratique sportive, les cloques doivent rester intactes le plus longtemps
possible ; on les protégera de préférence par un pansement
rapide. Ne percer que les ampoules de forte étendue (au-delà
d'un demi centimètre environ). Pour cela, on désinfectera auparavant
la zone et l'aiguille avec laquelle on percera. Il convient de désinfecter
à nouveau la zone après que l'exsudat se soit écoulé
et avant de couvrir la plaie d’un pansement. Il est conseillé
de le laisser aussi longtemps que possible sur la plaie.
Les lésions telles que les petites coupures et les écorchures
doivent être désinfectées après que l'écoulement
de sang soit fini car il participe à l'expulsion d'agents infectieux.
Il faut ensuite nettoyer soigneusement les écorchures, de préférence
à l’eau chaude. Après désinfection du pourtour
de la plaie, il est impératif de recouvrir rapidement celle-ci d’un
pansement.
Contrairement à ce que l'on pense souvent, la croûte qui se forme sur une plaie ne constitue pas nécessaitement une bonne protection car, en sèchant, elle se rétracte et entraîne une mauvaise cicatrisation. De plus, elle forme une barrière contre certaines cellules impliquées dans le processus de cicatrisation. Il faut donc maintenir une certaine humidité pour que la zone lésée reste souple et que la plaie guérisse plus vite.
C'est à ça que servent les pansements dits "hydroactifs". Ils permettent de créer des conditions favorablent à la cicatrisation naturelle (humidité, pH, température). Ces pansements encore appelés «hydrocolloïdes» sont constitués d'une couche intérieure est composée d’un adhésif hypoallergénique renfermant des particules capables de retenir l’humidité naturelle de la peau. A l’extérieur, un film de polyuréthane semi-perméable protège la lésion de l’eau, des impuretés et des bactéries et permet l’évaporation du liquide tissulaire. Ces pansements conviennent aussi bien pour la prévention (p. ex. avant une randonnée) que pour le traitement des ampoules et des cors et les multiples modèles proposés répondent facilement aux contraintes anatomiques locales (talons, orteils et doigts). Leur action protectrice s’accroît à mesure que les particules hydrocolloïdes qu'ils renferment vont absorber l’humidité de la peau. Elles se transforment alors en un gel qui amortit les chocs. Au niveau de la lésion, les terminaisons nerveuses à vif sont maintenues dans ce milieu et la sensation de douleur s’atténue. De plus, la composition particulière de ces pansements prévient tout risque extérieur d’infection. Les particules absorbantes jouent un rôle régulateur des sécrétions autour de la plaie ou de l’ampoule en captant et en drainant les excédents d’eau loin des tissus lésés et empêchent ainsi tout risque de macération.
La pose de ces pansements «actifs» doit se faire sur une peau propre et sèche et jamais sur une lésion infectée. Ils ne doivent pas être changés quotidiennement puisqu’ils adhèrent plusieurs jours ; la cicatrisation est plus rapide si on laisse le pansement en place jusqu’à ce qu’il se détache de lui-même.
Un pansement de type hydrocolloïde est intéressant pour les raisons suivantes :