Une méthode de classification est disponible ici. Elle présente la particularité d'être synthétique, rapide à utiliser et fonctionnelle.
Dans des conditions normales, le cartilage articulaire peut remplir ces fonctions
biomécaniques essentielles avec très peu de dommages durant
les 6 à 7 premières décennies d’une vie. Mais,
un processus de dégénérescence progressive peut apparaître
: c’est l’arthrose, c'est-à-dire une usure
naturelle des cartilages à mesure que l'on avance en âge.
Pendant l'adolescence, les changements de poids et de taille induisent une
période de fragilité relative (entre 13 à 18 ans chez
le garçon et 11 à 16 ans chez la fille) dont il faudra tenir
compte lors de la gestion des activités physiques et sportives à
partir d'un certain nombre d'heures par semaine.
De nombreuses études démontrent que la pratique d'une activité sportive améliore la qualité de l'os sous plusieurs aspects (densité osseuse, épaisseur des cartilages, meilleure fixation des sels minéraux, etc.). Ainsi, les jeunes gymnastes possèdent des cartilages articulaires et des os plus denses, donc plus résistants, comparé aux enfants de la même classe d’âge. L'activité physique représente un stimulus intéressant pour les tissus osseux et cartilagineux tant pour leur entretien que pour leur protection.
Mais cet effet positif à ses limites. Au-delà d'un certains
nombres d'heures par semaine, le sport a des effets négatifs sur le
squelette et le fragilise. Il apparaît alors des zones plus fragiles
qui sont le siège de stress répétés et de possibles
lieux de fracture de fatigue. La densité osseuse loin de s'améliorer
devient plus faible.
Lors d’une activité physique modérée et variée,
le cartilage peut s’adapter à l’augmentation mécanique
de la charge et être à l'origine d'un renforcement du cartilage
qui prévient l’apparition d'arthrose liée à
une surutilisation.
Par contre, à partir d’une certaine intensité ou quantité
d’entraînement, elle favorise l’apparition des traumatismes,
notamment dans des disciplines qui comportent des brusques changements de
direction (sports collectifs par exemple) ou des chocs violents (sports de
réception par exemple).
Ainsi, durant la course, chaque jambe encaisse environ 2,5 fois le poids du
corps. Par contre, lors d’un smash en basket-ball, les jambes amortissent
une charge correspondant à plus de 8 fois le poids de corps. Si le
sujet pèse 90 kg, cela fait 720 kg (360 sur chaque jambe) ! De même,
les gymnastes qui font les sorties aux agrès comme la barre fixe doivent
surmonter des charges encore plus importantes du fait d’une plus grande
hauteur de chute.
Sans système amortissant (dans la semelle de la chaussure ou sous forme
de tapis) ou un renforcement musculaire adapté, les lésions
apparaîtraient rapidement. Paradoxalement, celui utilisé dans
les chaussures de course semble actuellement sujet à caution, même
si les fabricants passent ce fait sous silence compte tenu de son importance
marketing pour les ventes de chaussures. Pourtant, cela poserait des problèmes
à la fois au niveau gestion des microtraumatismes et des instabilités
articulaires (notamment au niveau du genou).
Enfin, des exercices répétés souvent durant l’entraînement
ou des tensions musculaires trop importantes sur certaines zone du squelette
peuvent entraîner l’apparition de (micro-)traumatismes.
Les affections touchant les cartilages de conjugaison et articulaire sont regroupées sous le terme d’ostéochondroses. Elles correspondent à des noms de maladie différents selon leur localisation (cf. Tableau 1). Elles sont liées soit à des tractions des tendons trop importantes au niveau de certaines régions fragiles, soit à des lésions suite à des chocs violents ou répétés sur les cartilages entraînant la mort de noyaux osseux ou la dilacération de certaines parties d’une articulation.
Zone touchée | Maladie de |
astragale, tête des métatarsiens | Freiberg |
calcanéum | Sever |
coude | Panner |
hanche | Legg-Perthes-Calvé |
poignet | Kienbock |
rotule | König |
rotule | Sidding-Larsen |
scaphoïde tarsien | Köhler-Mouchet |
sésamoïde du premier orteil | Renander |
tibia | Osgood-Schlatter |
vertèbres, dorso-lombaires | Scheuermann |
Une activité modérée ne devrait pas entraîner,
ou très peu, de traumatismes lorsque l’articulation est normale.
Elle semble au contraire renforcer les cartilages. Le sport d’élite
(+ de 20 h cumulées par semaine) semble prédisposer à
l’arthrose même pour des articulations normales. Enfin, lorsque
l’articulation est atteinte, l’activité physique modérée
semble augmenter le risque d’arthrose notamment. Le meilleur moyen d’éviter
les ostéochondroses est de bien gérer l’intensité
de l’entraînement et la répétition des exercices
pouvant les provoquer les traumatismes pendant les périodes de relative
fragilité que sont l’enfance et le pic de croissance de l’adolescence.
Le renforcement musculaire correctement programmé ainsi qu’une
analyse fine au niveau mécanique des contraintes imposées au
système ostéo-cartilagineux sont donc les garants d’une
bonne santé de ce système.
Pour aller plus loin :
http://www.bmlweb.org/sport_enfant.html
http://www.msport.net/newSite/index.php?op=aff_article&id_article=50
http://www.univ-st-etienne.fr/facmed/finit/cottalor/sport1.pdf
http://caratome.free.fr/Formations/BEESAPT/DevelopEnfant.pdf
http://caratome.free.fr/Formations/BEESAPT/CroissanceEtOsteo.pdf