Description du circuit training
Le circuit training n'améliore pas l'endurance
Le circuit training n'améliore pas la force
Le circuit
training est une forme très populaire d’entraînement qui est souvent
utilisé pour améliorer à la fois la force et l’endurance. La plupart
des articles qui ont testé cette hypothèse ont été publiés dans les
années 70-80. Une fois un consensus trouvé concernant cette méthode de
travail, il n’est généralement plus nécessaire de refaire les
recherches dessus. Néanmoins, il s’avère utile d’en rappeler les
principaux effets physiologiques puisque cette méthode est largement
utilisée aujourd’hui.
Généralement, le type de circuit utilisé dans ces études comprenait 3
répétitions d’un circuit composé de 10-12 ateliers ou exercices de
renforcement musculaire pour le haut et le bas du corps. Les sujets
réalisaient une série de 15-20 répétitions ou restaient 25-30 sec à
chaque atelier. La récupération entre chaque circuit était d’environ 10
minutes et la durée totale de la session (3 tours de circuits) était
d’environ 30-45 minutes. Les charges soulevées ou l’intensité de
l’exercice correspondaient à 40-50 % de la charge/intensité maximale
des possibilités du sujet (1RM). Les sessions étaient réalisées à
raison de 3 fois par semaine durant 8 à 12 semaines. L’utilisation d’
un pourcentage du maximum que le sujet pouvait soulever ou maintenir
permettait de s’assurer que tout le monde avait été soumis à la même
quantité de travail.
Après 8-12 semaines d’entraînement de ce type, le VO2max
ne s’est amélioré que de
5% environ (Gettman et Pollock, 1981), ce qui représente un gain très
faible comparé à celui que l’on obtient habituellement avec un
entraînement spécifique aérobie traditionnel. Les études ont montré
qu’une activité continue de course, nage ou vélo par exemple, à 75 % de
la FC max du sujet, maintenue pendant 30-45 min, répétée 3 fois par
semaine durant 8-12 semaines permet d’atteindre des gains du VO2max
d’environ 20 % chez des sujets non entraînés. Ceci s’explique par le
fait que, durant un circuit training classique utilisant des poids, le
cœur bat à environ 80% de la FC max mais la consommation d’oxygène
n’est que de 40% du VO2max ; ce qui est
inférieur au minimum requis
pour améliorer l’état de forme aérobie du sujet. Le coût énergétique de
ce genre de session s’élève à 6-9 kcal/min en fonction du poids de
corps, ce qui est similaire à ce que l’on observe au cours d’une partie
de tennis ou d’une sortie en vélo en loisir.
Donc, les séances de circuit training doivent être
considérées comme une forme légère ou modérée d’entraînement aérobie,
avec des bénéfices largement inférieurs à ceux d’un entraînement
traditionnel. La période de récupération entre chaque
atelier ou exercice est un facteur très important en ce qui concerne le
succès d’une session de travail. Les sessions de circuit training avec
poids incluant des périodes de repos 60 sec n’entraînent aucune
amélioration du VO2max. Par conséquent, il faut
s’assurer que la
période de repos entre chaque atelier soit la plus courte possible pour
espérer utiliser le circuit training comme stimulus d’entraînement
aérobie. Ceci peut être réalisé en alternant
les exercices du haut et du bas du corps. Ainsi, lorsque
les bras récupèrent, les jambes se reposent et le cœur continu à
travailler de façon continue.
Une étude intéressante de Wilmore et coll. (1978) a montré qu’après un
entraînement en circuit training, les femmes améliorent de 4% leur
VO2max alors que les hommes ne montrent aucune
augmentation. Cependant,
le VO2max des femmes avant l’entraînement était
plus faible que celui
des hommes (respectivement 35,5 ml/min/kg et 47 ml/min/kg). Ceci
suggère qu’un exercice aérobie doit être d’une intensité
élevée lorsqu’il est utilisé avec des sujets ayant un haut niveau
initial de forme pour espérer des améliorations significatives du VO2max.
Ainsi, les gains modérés de l’état de forme aérobie (5 % de V02max) ne
peuvent pas se produire chez des individus bien entraînés. Cela
signifie également que le circuit training n’est pas une
bonne méthode pour améliorer le VO2max.
Ceci est
conforme au principe d’entraînement selon lequel : « lorsque la forme
d’un sujet augmente, la charge et l’intensité totale doivent aussi
augmenter pour stimuler l’adaptation et l’amélioration des qualités
physiques ». Néanmoins, le circuit training constitue un
outil intéressant pour maintenir le niveau de forme aérobie de
l’athlète durant l’intersaison ou la rééducation après une blessure
grâce aux sessions variées de sollicitation qu’il offre
(Gettman et coll., 1982).
On confond
souvent le circuit training avec un autre type de circuit, le "Strength
Training" ou "Power Training" (entraînement de force ou de puissance),
qui permet de travailler la force et la puissance musculaire locale. En
effet, pour un même nombre de répétitions successives, les
charges utilisées dans le circuit training sont beaucoup plus légères
que celles que l'on utiliserait si l'on réalisait chaque exercice
isolément pendant le travail de force en instaurant un temps de repos
suffisant entre les exercices. Les études ont montré malgré tout des
gains intéressant au niveau de la force d’environ 10-30 % pour les
exercices du haut et du bas du corps.
Néanmoins, on obtient de meilleurs résultats avec des méthodes d'entraînement de force
traditionnelles ou plus récentes, utilisant des intensités
plus élevées et des périodes de récupération plus longues (60 à 90 % de
la 1RM, avec des pauses de 1 à 4 minutes entre les séries).