Déshydratation
La déshydratation
apparaît dès lors que les pertes sont supérieures aux entrées.
Toute baisse de la proportion d'eau corporelle entraînera inévitablement une chute
de performance. Il existe une relation linéaire entre baisse de performance et
déshydratation. On estime que 2 pour cent d'eau corporelle perdue correspond,
en moyenne, une chute de performance de 20 %. A 5 % de pertes, on commence à voir
apparaître les incidents liés à la déshydratation (coup de chaleur) et à 10 %
de pertes on meurt. Ainsi, la déshydratation est plus néfaste que la mauvaise
alimentation pour la performance.
Plus l'activité physique est courte, moins on sera sujet à une déshydratation
puisque les besoins seront suffisants pour palier à toutes déficiences.
Electrolytes
Le problème est
qu'il n'y a pas que l'eau qui soit perdue : des électrolytes l'accompagnent et
participent au déséquilibre hydroélectrolytique global du corps. Ces sont essentiellement
le sodium (Na+) et le chlore (Cl-) qui sont concernés, mais on pense que ces pertes
électrolytiques n'ont que peu d'effets sur la performance.
Les pertes sont plus faibles en ce concerne le potassium (K+) et le magnésium
(Mg++). Mais dès lors que la sudation est plus abondante, celles-ci augmentent
et, dans la mesure où ces deux électrolytes sont impliqués dans la contraction
musculaire et la conduction de l'influx nerveux, la fatigue s'installera progressivement
par altération des mécanismes du couplage excitation-contraction. Une alimentation
équilibrée permet de prévenir ces pertes. La constitution des stocks peut se faire
par exemple en mangeant des bananes.
Restauration des pertes hydriques
Les mécanismes
de déclenchement de la soif ne sont pas encore bien connus. On sait seulement
qu'ils sont régulés par l'hypothalamus, celui même qui contrôle notre température
corporelle.
Il existe un certain délai entre leur apparition et le processus de déshydratation
puisque ceux-ci sont fonctions des différences de pression osmotique qui règnent
dans les compartiments liquidiens (lorsque ces compartiments contiennent plus
de particules que d'eau par exemple).
Une chose est sûre : lorsque l'on a soif, on est déjà déshydraté. Le sportif doit
donc impérativement boire avant d'avoir soif pour anticiper en quelque sorte les
pertes à venir. Il est important pour le sportif de se constituer un capital hydrique
afin de parer à toutes éventualités. Ceci est d'autant plus vrai que le sportif
pratique une activité de longue durée.
Une bonne gestion de l'alimentation et une absorption de boissons en quantité
suffisante dans la journée peut facilement palier à ce problème. La seule règle
à suivre est que chaque calorie absorbée dans la journée doit être couverte par
un millilitre d'eau.
Accélérer la vidange gastrique et apport énergétique
Pour couvrir les
besoins, il faut s'assurer que la prise de boissons soit la plus efficace possible.
On sait que la sortie de l'eau de l'estomac (vidange gastrique) est fonction de
la concentration de solutés particules en suspension dans l'eau). Plus elle est
concentrée, plus la vidange est ralentie.
On sait également que les exercices intenses ralentissent la vidange gastrique
et, inversement, que les exercices de faibles intensité peuvent l'accélérer.
Dans une épreuve de longue durée, il peut être intéressant d'avoir un apport énergétique
régulier sous forme de glucose dilué dans de l'eau afin de ne pas trop puiser
dans les réserves limitées de glycogène. Or, il s'avère qu'une concentration de
glucose ne dépassant pas 200 mmol/l (moins de 2,5 g pour 100 ml d'eau) permet
d'accélérer la vidange gastrique. Seuls le glucose et le fructose peuvent être
utilisés car les autres glucides ralentissent ou arrêtent cette vidange (pas de
sucre de table, de lait ou de miel !).
Par contre, pour que l'apport en sucre puisse aussi servir au niveau énergétique,
il faut que la concentration soit d'au moins 10 à 12 g pour 100 ml d'eau. A une
telle concentration, l'eau va mettre très longtemps à être évacuer de l'estomac.
Il faut alors trouver un compromis pour que l'eau puisse être vidangée et que
l'apport en sucres soit suffisant pou servir à alimenter les muscles actifs, quitte
à éprouver une sensation d'inconfort du fait de la présence d'eau dans l'estomac.
Pour ces raisons, il est conseiller d'ajouter de 4 à 8 g de glucose pour 100 ml
et de boire cette solution toutes les 15 à 30 min environ pour réduite le risque
de déshydratation et apporter en même temps un supplément énergétique au cours
de l'exercice physique. Le fait de fractionner la quantité d'eau absorbée permet
d'éviter la sensation d'inconfort citée plus haut.
Il est généralement conseillé d'absorber le liquide à une température d'au maximum
13°C afin que l'eau joue son rôle de capteur et d'évacuateur thermique grâce au
gradient de température créé entre le noyau thermique central de l'organisme et
l'eau présente dans l'estomac. Les habitudes de chacun sont à privilégier au niveau
de la fraîcheur ou froideur de l'eau que l'on veut ingurgite.
Dans une épreuve de courte durée ou intermittente, le problème de la réhydratation
ne se pose pas puisque les pauses ou périodes de récupération sont d'une durée
suffisantes pour le faire.
Existe-t-il une boisson miracle ?
La boisson
type pour tous n'existant pas, il convient plutôt de bien connaître sa discipline
sportive et d'estimer les dépenses tant énergétiques que hydriques qu'elle occasionne
afin d'anticiper au mieux les pertes liées à cette pratique.
Enfin, les boissons du commerce sont généralement trop concentrées (hypertoniques)
ce qui ralentit considérablement leur absorption et en fait de mauvais candidats
pour la réhydratation durant l'exercice. On peut par contre les conseiller de
les absorber au minimum 30 min avant l'exercice et/ou après l'exercice.
Au cours d'un exercice de courte durée ou un exercice intermittent
faisant intervenir le métabolismedit "anaérobie", la production d'ATP
est couplée à la production d'ions H+. Ceux sont ces derniers qui
sont en partie responsables des douleurs musculaires apparaissant
durant l'exercice physique par l'acidose métabolique qu'il entraîne.
Pour neutraliser leur effet acidifiant (diminution du pH sanguin à
cause d'une forte concentration d'ions H+ dans le plasma), il est
recommandé de boire des eaux minérales ou de source riches en ions
bicarbonates. En effet, une fois assimilés dans le plasma, ceux-ci vont
s'unir aux ions hydrogènes (les charges opposées s'attirent) et
neutraliser leur effet. Si en plus, on programme dans la séance une
récupération active, on pourra envisager de reprendre dans les 15 à 20
minutes qui suivent la séance prévue.