Lésions musculaires

Introduction

Les lésions musculaires du sportif sont fréquentes quel que soit le niveau de pratique.
Elles se répartissent en deux groupes bien distincts :

Sans être gravissimes au niveau séquelles, les atteintes musculaires sont redoutées car elles touchent directement le moteur du mouvement. En effet, le muscle est à l'interface entre le système de contrôle qu'est le cerveau et le système de support qu'est le squelette sur lequel le muscle s'attache.
Ainsi, toute atteinte de l'une de ses composantes entraîne systématiquement une détérioration du mouvement ou de la posture.
Les lésions musculaires peuvent beaucoup pénaliser le sportif car elles entraînent des arrêts d'activité dont les effets négatifs sur la performance sont non négligeables (particulièrement en ce qui concerne sur l'atrophie musculaire). C'est pourquoi il est important que de diagnostiquer très tôt et surtout de façon très précise le type de lésion auquel on a affaire pour que le sportif puisse reprendre son activité sportive dès que possible. En effet, à chaque période d'arrêt correspond une durée de récupétation par 2 à 3 fois plus longue.

Causes intrinsèques sans lésions anatomiques

Dans ce genre de lésions, l'imagerie médicale est inutile car le diagnostic est aisé.
La palpation ou les sensations du sujet suffisent amplement à les différencier. La gène occasionnée peut être de plus ou moins longue durée, et entraîner une invalidité plus ou moins importante. Mais dans tous les cas, elles ne sont que temporaires si l'on suit les consignes données concernant soit le traitement, soit la prévention.
Par ordre croissant de sévérité, on distingue :

Causes intrinsèques avec lésions anatomiques

Ici, l'examen clinique est important mais l'échographie musculaire peut s'avérer indispensable pour préciser le type de la lésion ou le degré de gravité, et par là même, le traitement le mieux adapté.
Cependant, cette image ne doit pas être réalisée trop tôt. Le moment idéal se situe entre la 48ème et 72ème heure. En effet, l'hématome résultant de l'épanchement de sang suite à l'atteinte des membranes musculaires, apparaît souvent après ce laps de temps. C'est pourquoi une réalisation trop précoce de l'échographie risque d'empêcher la reconnaissance de lésions plus graves qu'il n'y paraît.
Par ordre de gravité croissant, on distingue les lésions suivantes :

Causes extrinsèques avec lésions anatomiques

Ce dernier groupe de traumatismes musculaires est moins courant mais il n'en demeure pas moins délicat à traiter selon le degré de gravité. Ils sont liés à ces chocs directs sur le muscle soit par suite d'un contact violent entre sportif (comme au rubgy ou en karaté, etc.), soit après un choc entre le sportif et un objet contondant (moto, chute d'escalade, etc.). Dans l'ordre croissant, on trouve :
• la contusion ;
• l'hernie ;
• la dilacération ;
• l'hématome.

Traitement spécifique relatif aux lésions musculaires sévères

Il existe quelques règles générales ont été établies à partir des expériences menées tant chez l'animal que l'homme. Elles permettent de guider le praticien et le patient au cours des processus de cicatrisation des lésiosn musculaires.

Règle N°1 : Le traitement immédiat débute par le repos et le bandage compressif de la lésion avec glaçage et immobilisation stricte. Le glaçage a pour objectif de limiter le nombre de cellules qui pourrait être atteint par la lésion ainsi que le degré de détérioration de celle qui ont été touchées notamment au niveau de leur membrane qui se trouve alors fragiliée. Le bandage compressif est très utile pour stopper tout épanchement de sang à l'intérieur du muscle (hématome) qui pourrait agraver le tableau clinique.

Règle N°2 : Le traitement par voie générale (orale ou intramusculaire) ne doit pas débuter avant le 3ème jour. En effet les anti-inflammatoires empêchent le bon nettoyage de l'hématome. Ils ont deplus tendance à inhiber la coagulation locale ce qui augmente le volume de l'hématome. De la même façon, les antalgiques purs du type paracétamol ou autres, risquent de masquer la douleur et de faire commettre l'erreur au sportif de reprendre trop précocément l'activité.

Règle N°3 : Le massage de la lésion est formellement interdit avant au moins 5 ou 6 jours, car on risquerait d'augmenter le nombre de fibres lésées.

Règle N°4 : Une règle important est de ne pas provoquer de douleur. Mais, paradoxalement, il faut pratiquer une contrainte musculaire suffisante pour rester efficace au cours du traitement.

Règle N°5 : Les phases les plus importantes, permettant d'obtenir une guérison totale, sont résumées ci-dessous :

Phase 1 : Repos (J0-J3)
• un arrêt complet de 3 jours.

Phase 2 : Remodelage (J4-J10)
• Le but est d'éviter une cicatrice fibreuse, qui serait donc de mauvaise qualité entraînant des récidives.
• C'est à partir de ce moment qu'intervient le kinésithérapeute grâce à l'utilisation de contractions isométriques, de courants électriques visant à drainer l'hématome.
• De même, il débutera ici les étirements puis les contractions sans résistance.

Phase 3 : Renforcement (J10-J21)
• Contractions avec résistance
• Courant électrique de renforcement
• Rééducation sans puis avec charge (grâce à des poids).

Phase 4 : Réadaptation (J21 et +)
• Travail global puis réintroduction de la pratique sportive spécifique.

Phase 5 : Reprise de l'entraînement (pas avant 4 à 6 semaines)

Phase 6 : Reprise de la compétition (pas avant 6 à 12 semaines)

Ces deux dernières phases vont dépendre du nombre de fibres qui auront été touchées, du volume de l'hématome intramusculaire, de la formation ou non d'un tissu cicatriciel ("ossification musculaire"), etc.

Conclusion

Dans la pratique courante, il faut distinguer les lésions les plus habituelles que sont les contractures, les élongations et les déchirures. Car leurs traitements et leurs conséquences sont bien différentes.
Le terme de claquage que l'on entend couramment n'appartient pas à la terminologie médicale au sens stricte du terme. On pourrait cependant le considérer comme synonyme au terme "déchirure".
Les différentes phases des traitements cités sont importantes car elles garantissent une récupération et une restauration complète de la fonction musculaire tant au niveau anatomique que physiologique.

Bibliographie générale

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