Une autre solution consiste alors à adopter la méthode indirecte dont l'objectif est d'estimer la 1-RM à partir d'un test sous-maximal. Cette méthode s'appuie sur le fait qu'il existe une relation directe (linéaire) entre la force et l'endurance anaérobie (Carpinelli 1994) ; en d'autres termes, lorsque le pourcentage de force augmente, le nombre de répétitions diminue de façon quasi linéaire (Sale et McDougall, 1981).
Figure 2 : Exemple de relation entre le pourcentage de force
et
nombre de répétition complétées jusqu'à l'apparition
de la fatigue.
Cette relation n'étant valable qu'entre
3 et 10-12 répétitions, on demande généralement
au sujet de faire entre 6 à 10 répétitions après
un échauffement spécifique au groupe musculaire ciblé.
La charge mobilisée est, dans un premier temps, une estimation base sur
le poids de la personne. Pour connaître la 1-RM, il suffit de se reporter
dans un tableau ou un graphe qui donne le pourcentage de la 1-RM correspondant
au nombre de répétitions réalisées par le sujet.
L'un des premiers tableaux (tableau
2) a avoir été élaboré est celui de Berger (1961).
Il l'a construit à partir de résultats ontenus chez des sujets
non entraînés donc il a testé les muscles extenseurs-abaisseurs
de l'épaule en position couché. Ces résultats se sont avérés
communs à tous les groupes musculaires (Bélanger et coll., 1984).
Le nombre de répétitions réalisées à une
charge donnée doit correspondre à l'apparition de la fatigue "technique".
Tableau 2 : Evaluation
de la F.M.T. à partir d'un test dynamique
(version adaptée de Berger, 1961)
Nb de rép. | % de la 1-RM |
1 | 100 |
2 | 97.4 |
3 | 94.9 |
4 | 92.4 |
5 | 89.8 |
6 | 87.6 |
7 | 85.5 |
8 | 83.3 |
9 | 81.1 |
10 | 78.9 |
A partir de ce tableau et du nombre de
répétitions réalisées par le sujet avec un charge
donnée (en kg), il est possible d'évaluer de façon
indirecte la 1-RM. Par exemple, si le sujet soulève 5 fois (5-RM)
une charge de 50 kg, et sachant que la 5-RM équivaut à 89,8 %
de la 1-RM (valeur recherchée), on pourra en déduire que la 1-RM
du sujet est : 1-RM = 50 kg / 89,8 % soit environ 55,7 kg. La
10-RM de cette même personne représente 78,9% de la 1-RM que nous
venons de trouver, c'est-à-dire 55,7 kg * 78,9 % soit : 49,5 kg.
Cette méthode indirecte présente,
tout comme la méthode directe, quelques problèmes.
Cadence
de mouvement
Le premier est que la cadence
imposée est très importante car elle est directement influencée
par la relation force-vitesse. Un mouvement
réalisé à vitesse moyenne (environ 2-4 s) permet de soulever
une plus grande charge que s'il était réalisé à
vitesse rapide (moins de 1 s) et peut donc fausser les résultats.
Capacité
d'endurance
Le second est
que le résultat peut être erroné par les différences
de pourcentage de fibres musculaires
de type I et II présentes dans le groupe musculaire évalué.
Par exemple, Westcott (1996) rapporte dans une expérience dans laquelle
114 sujets devaient faire un test d'endurance anaérobie avec une charge
correspondant à 75% de leur 1-RM, correspondant normalement à
la 10-RM d'après la littérature. Les résultats donnés
dans la figure 3 montrent clairement que l'utilisation d'un tableau donnant
de façon indirecte la 1-RM peut entraîner des divergences importantes
entre le nombre de répétitions prédites et le nombre de
répétitions réellement faites par le sujet.
Figure 3 : Différences individuelles
à un test d'endurance de force (Wescott, 1996).
Il s'ensuit que la relation entre le nombre de répétition et le pourcentage de la 1-RM mobilisé n'est pas universelle ! Les équations ou tableaux proposés dans la littérature concernant les méthodes d'évalution directe ou indirecte ne prennent donc pas en considération les différences interindividuelles.