La mesure que l'on fait doit bien correspondre à ce que l'on veut mesurer. Dans notre cas, elle doit être spécifique au paramètre cardio-vasculaire du sujet évalué et non le reflet d'un autre facteur. Par exemple, il est fortement déconseillé de prendre le pouls à quelqu'un avec son pouce car cela peut entraîner une erreur dans l'estimation du nombre de bpm. En effet, aux pulsations du sujets peuvent s'ajouter nos propres pulsations lors du comptage, si l'on utilise notre pouce à la place de la pulpe des doigts.
Sur le terrain, on a souvent recours à la prise du pouls pour mesurer
la FC. Le pouls correspond à la fréquence des ondes de pression
se propageant le long des artères périphériques. Chez
un sujet sain, ce pouls est égal à la fréquence des contractions
ventriculaires telle que l'on peut la mesurée sur un ECG.
La prise du pouls n'est pas tellement fiable sur les courtes périodes
et/ou lorsque la FC est très rapide (comme c'est toujours le cas après
un exercice physique). Ceci est d'autant plus vrai lorsqu'elle est pratiquée
par des personnes non habituées. D'une part, il est très difficile
de comptabiliser les pulsations
et, d'autre part, la mesure est très dépendante de l'habitude
de la personne à effectuer la manipulation (problème de fiabilité).
Corbeau (1984) a d'ailleurs bien exposé ce problème. Il a quantifié
les erreurs entre la prise de pouls faites par des élèves et
celle mesurée en parallèle avec un ECG témoin. Elles
furent de :
Il faut donc utiliser cette méthode avec prudence lorsqu'il s'agit d'évaluer une performance cardiaque maximale susceptible d'être prise en compte dans l'établissement d'un profil de qualités physiques d'un individu ou parmi les paramètres permettant à; la fois de suivre les effets d'un entraînement ou d'en contrôler l'intensité. De plus, cette méthode demande un certain entraînement pour être utilisée dans l'élaboration d'un programme de séance d'entraînement.
Pour palier à ces sources d'erreur, il y a la mesure utilisant par
exemple l'ECG comme c'est le cas dans les épreuves d'effort en médecine.
Mais sur le terrain, il est très difficile de faire courir un sportif
avec tout l'équipement d'électrocardiographie... ou alors cela
relève de l'exploit !
La miniaturisation des capteurs et des composants électroniques fait
qu'il est apparu sur le marché du sport des cardiofréquencemètres
(CFM) permettant l'enregistrement de la FC pendant l'activité physique
avec plus de rigueur.
Thivierge et Léger (1988) ainsi que Vogaeler et coll. (1987) ont démontré
la fiabilité des mesures de ses appareils en mettant en évidence
une forte corrélation avec un ECG témoin. Les meilleurs appareils
(ceux ayant la marge d'erreur la plus faible à l'enregistrement par
rapport à l'ECG) sont ceux munis d'électrodes conventionnelles
(poitrine). Les deux études émettent une préférence
vis-à-vis de l'AMF Quantum XL ou Sport tester PE 3000 (et les suivants),
à la fois pour son aspect fonctionnel (petit encombrement, portabilité,
facilité d'utilisation) et pour sa mesure fiable. Le dernier modèle de Polar (RS800) permet un enregistrement similaire à ce qu'on fait avec l'ECG, c'est-à-dire battement par battement et toutes les secones (ce qui fait louper des battements en fonction de leur apparition dans cet intervalle). Cette fonction donne accès à une nouvelle donnée appelée "variabilité de la fréquence cardiaque" dont nous parlerons dans le partie consacrée au sur-entraînement.
Actuellement d'autres marques sont disponibles sur le marché avec des précisions au bonne. Reste qu'un test reste à faire à nouveau pour les comparer les unes aux autres et s'assurer de leur concordance avec le matériel de référence qu'est l'ECG.